Comment est né Port de Bouc ? De quoi vivaient les habitants cent ans auparavant ? À quoi ressemblait la commune ? Voici quelques questions auxquelles Séverine Mignot, architecte de la Ville, a répondu lundi 5 décembre. Ce matin-là, elle a guidé des CM1 de l’école Romain Rolland, à l’occasion d’une promenade allant de la Maison des projets à la Respelido, en passant par le quai du canal, le pont Bowstring puis la gare, dans le cadre du dispositif « classes urbaines ».
À travers des ateliers tout au long de la semaine, il vise à faire connaître aux jeunes Port de boucain.e.s leur ville, son patrimoine historique, contemporain, et naturel. Il favorise par ailleurs la citoyenneté et l’écocitoyenneté par des gestes et des actions quotidiennes.
Les chantiers de Provence
Retour à la promenade menée par Séverine Mignot, qui a donc eu lieu dans l’espace et le temps. « Est-ce que vous savez ce qu’est le bâtiment jaune, derrière les conteneurs rouges ? Ce sont les dockers. » Et d’expliquer : « Dans tous les ports du monde, il y a des dockers, ils sont très importants. Ce sont eux qui vident les bateaux, ils sortent les marchandises pour les mettre sur le port. »
Depuis les quais, côté cours Landrivon, l’architecte propose un exercice. Les élèves doivent retenir les dates et noms des tables où sont dessinés des bateaux. Quelle est la plus ancienne ? « 1902 ! » répond une élève. « À votre avis à quoi correspond cette date ? » reprend Séverine Mignot. « La création du bateau » devinent les jeunes citoyen.ne.s. Deuxième question, « avez-vous remarqué qu’un nom revient tout le temps ? C’est le nom d’où on construisait les bateaux, les chantiers de Provence », explique l’animatrice du jour. « Ils faisaient travailler 2000 personnes, ici à Port de Bouc. Quand ils allaient travailler là-bas, les papas laissaient leurs enfants à l’école, qui se situait… à la mairie ! » Une accompagnatrice remarque : « Ça remonte à leurs arrière-grands-parents ! »
Qu’est-ce que la chose du peuple ?
La mairie justement, est le lieu de rendez-vous de la deuxième journée des classes urbaines suivi par les CM1 de Romain Rolland. Walter Gay est le coordinateur du service prévention éducation aux droits au Pays de Martigues. Au cours d’un échange durant lequel il a poussé les élèves à intervenir, ce dernier a questionné les électeur.trice.s de demain sur leurs droits futurs. « Le monsieur là-bas, qui est-il ? » demande Walter Gay en désignant le portrait d’Emmanuel Macron. Avant que des élèves donnent la bonne réponse, un premier répond : « Le président de Paris ? » Le coordinateur du service prévention éducation rebondit. « Tu as raison, c’est le président de la ville de Paris et aussi de Port de Bouc, mais pas que. » Emmanuel Macron est président de la République. « Qu’est-ce qu’une république ? » demande, candide, l’animateur. « Une république, c’est quand des gens votent pour un président », avance, hésitant, un des CM1. « Tu as raison », félicite Walter Gay. « République vient du latin « Res publica ». « Res » signifie « chose » et « publica », « peuple ». C’est-à-dire que le peuple décide comment gérer la chose, c’est-à-dire le territoire. »
Un dispositif complet
Plus tard, la conversation s’est tournée vers l’échelle communale d’une élection, un cheminement permettant aux enfants de commencer à appréhender les différences entre institutions. « L’objectif est de créer un parcours de citoyenneté. On étudie les institutions et les symboles de la République », explique Walter Gay. « Ce sont des informations un peu lourdes, pas faciles à comprendre. C’est pourquoi je pose des questions, les guide et les interroge toutes et tous afin de les impliquer. »
La semaine s’est poursuivie par une visite des serres communales puis des ateliers de tri des déchets. Une semaine riche en apprentissages. Sans nul doute, les différents ateliers permettront à ces jeunes Port de Boucaine.s de mieux comprendre leur environnement, au sens large, de comprendre d’où ils viennent pour mieux se projeter vers d’autres horizons.